J’étais là à essayer de photographier discrètement un étal coloré quand ce Senor est passé devant mon objectif. Alors, je lui dit en riant:
» C’est parfait, ne bouger plus. Je vais prendre juste une photo pour un journal canadien. »
Il m’a trouvé bien drôle et a jouer le jeu!!! Souriant, de bonne humeur, solide… mon nouvel ami aura bientôt 98 ans!!! J’adore les moments comme ça! C’est tellement beau! Du riz, des beans, des fruits frais, quelques légumes, déplacements à pieds et travail physique: voilà qui fait des Ticos, surtout les anciens, un peuple en bien grande forme!
Autre constat lors de notre passage au Québec
Cela m’amène à vous parler d’un autre fait qui nous a frappé au Québec. La grande différence de vieillir au Costa Rica ou au Nicaragua (par exemple) versus vieillir au Québec. Cela nous a frappé. Ici, dans ces pays ou les gens vivent encore en famille, la peur ou le stress de vieillir n’existe pas vraiment. C’est comme dans l’ordre des choses et cela ce fait naturellement. Tu es assuré de vieillir entouré de ta famille et de mourir ainsi. D’avoir vu de près plusieurs personnes âgées ( surtout au Nicaragua) vivre « normalement » à un âge plus que respectable nous a frappé. Alors, je ne sais plus quand ni dans quel contexte, mais une fois au Québec, cela nous a sauté aux yeux: ce n’est pas facile de vieillir dans nos pays industrialisés! Pourtant, nous avons tout (vous vous rappeler, je dirais même que nous avons trop!) et malgré tout, vieillir me semble terrifiant! Qui s’occupera de nous? Où vais-je demeurer? Aurais-je les moyens?
Imaginez si vous saviez que vous vivrez avec vos enfants et que cela ne serait pas un problème, que tout le monde serait contents de vivre avec vous. Imaginez que vous seriez assuré de toujours avoir votre place parmi les vôtres? C’est toute une différence, un état d’esprit totalement différent.
Quoi? Vous ne voudriez pas déranger vos enfants? C’est impossible de déranger ses enfants… impossible!
Vous n’avez pas d’enfant? C’est pas un problème, vos neveux, vos nièces seront là!
J’imagine que cela va avec la définition de nos valeurs… Il faut croire que le travail et la « qualité de vie » ont déclassé la famille… C’est triste non?
Même si cela m’attriste, je comprends pourquoi il en est ainsi et je ne veux blâmer personne. Pour l’avoir vécu avec ma grand-mère chérie… je sais que la solution idéale est difficile à trouver: les familles sont éparpillées, les gens sont occupés,… Mais comment en sommes-nous arrivés là? Qui rêve de finir ses jours en se berçant avec des étrangers???
Comme j’aimerais que cette fin de vie soit facilement réalisable!!!
🙂
Ma chère Julie, je crois encore à la bonté de nos québécois et québécoises qui s’entraident et ont le cœur grand malgré nos différences de valeurs avec les pays dont tu nous parles. Bien sûr, on entend parler de mauvaises nouvelles, des chicanes, etc… mais tout ce qui est bon se fait en silence, donc ne fait pas les manchettes. C’est très différent au quotidien mais l’amour de nos familles, de nos amis et même de notre communauté est encore au centre de nos vies et c’est ce qui me rassure pour l’avenir. Je pense même qu’il y a un retour du balancier, et encore une fois, la Femme y joue un grand rôle. Bises Julie, je continue de te suivre sur ton blog.
Ah! Belle Danièle,
Tu as bien raison! Pour quand le canal des bonnes nouvelles???
Je crois aussi que la vie est plus paisible en région. La vie stressante et le manque de temps sont peut être des réalités de la « grand ville » !!!
Merci d’avoir pris le temps de m’écrire!!! xxxxxx