Nous habitons un petit village et comme cela a été le cas lorsque nous habitions à la plage, à Manzanillo, cela prend un certain temps à comprendre qui est qui. Je m’explique.
À chaque semaine (ou presque) je découvre de nouveaux liens entre mes « concitoyens ». Premier choc: l’an dernier à la fête des mères. Assise avec mon amie Xinia, elle ne cessait de me dire qu’une telle était sa cousine, l’autre sa tante, sa sœur, sa grand-mère,… Évidement, comment pourrait-il en être autrement? Sa grand-mère a eu 15 enfants!
L’autre jour j’ai bien rit quand Viviana m’a dit que son fils, Royer, a un cousin duquel il est cousin des deux côtés?!? C’est donc son cousin du côté de sa mère, mais aussi de celui de son père…
Cela me fait toujours drôle aussi d’entendre quelqu’un qui porte le nom de famille « Perez Perez » (cela n’est pas unique au village, il y a beaucoup de Perez, Chaves, Lopez, Mora, Gonzalez, Ramirez). Comme tout le monde porte le nom de leur deux parents, il arrive que ce soit deux fois le même nom… J’imagine que nous avons aussi des Tremblay Tremblay au Québec…
Fi-du-da – il n’y a plus de service au village que vous habitez!
Puis là, il y a deux semaines, un « ancien » est décédé. Là, j’ai vraiment pu constater la dynamique des branches de l’arbre généalogique de Llano-Brenes! Tout le village est tombé en panne!
Quand quelqu’un meurt, les gens se retrouvent à la maison de la famille endeuillée, principalement pour prier. Dès le lendemain, la personne est enterrée. Ici, pas de fla-fla, pas d’embaumement; on ne perd pas de temps. Puis, suit une « neuvaine » (cela ce dit vraiment mieux en espagnol « novena ») qui consiste à neuf jours de prières à la mémoire du défunt. Les prières se font à la maison du défunt. Le dernier jour, un repas est offert: j’ai entendu dire qu’il y a de gens qui y vont seulement pour la bouffe… D’autres qui n’y vont pas pour ne pas avoir l’air d’y aller pour la bouffe… (ce n’est pas simple tout cela!).
Puis, à chaque mois, les gens se réuniront pour prier pour le défunt; ils appellent ça « velar », je crois que nous pourrions traduire par « veiller ». Comme dans le temps, au Québec, les gens allaient à la « veiller du corps »; le corps étaient là, mais bon… j’imagine que cela ce ressemble comme rite. Suite au premier anniversaire de la mort, les prières mensuelles se terminent et les gens se réuniront à chaque année à la date du décès.
(*Est-ce qu’il y a juste moi qui a la réflexion suivante: s’il y a deux ou trois morts dans l’année…ça fait beaucoup de jours de prières: 3 neuvaines + 3 jours par mois…)
Ainsi, lors du dernier décès; tout c’est arrêté! Personne à l’école, les deux dépanneurs du village fermés; tout le monde était réuni pour prier. De fil en aiguille j’ai découvert qu’il s’agissait: du père d’un des gars du service d’eau, du beau-père de la concierge de l’école, de l’oncle de l’ami de Stellie, du grand-père d’un compagnon de classe à Billy, de l’arrière grand-père de Hazel (l’amie de Lilie), …. Vous voyez un peu le topo? Il était parent, à différents niveaux, avec toutes les familles du village!
C’est une réalité que je voulais vous partager. C’est peut-être juste moi mais cela me surprend toujours!
Hahahaha je t’invite à lire Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez et tu vas tout comprendre sur la généalogie qui tourne en rond dans les pays latinoaméricain ou pire encore tu seras encore plus mêlée 😉
Ah! Imagine-toi que c’est le premier livre en espagnol que j’ai acheté; quelqu’un m’avait dit que c’était bien pour quelqu’un qui commençait à lire l’espagnol… Ce n’était pas si simple; j’ai abandonné! Je vais le ressortir pour voir!
Je t’envois un petit quelque chose dans ton courriel! xx